Comment préparer une action de sensibilisation ?

Publié par Camille Villanove le

Une formation sur mesure pour l'Orchestre national de Lille

En médiation à ecole Gutenberg 23 saisons de La Plaine avril 22

Vendredi 25 mars, j’étais au Grand siècle, siège de l’Orchestre national de Lille.

Sept musiciens et les deux responsables de l’action éducative s’étaient inscrits à la formation que j’animais pour l’Association française des orchestres (AFO) : « construire et réaliser une action de sensibilisation ».

Retour sur une journée féconde et sympathique.

Parmi les attentes recueillies auprès des violonistes, altistes et contrebassistes participants : « savoir mieux capter l’attention d’adolescents », renforcer sa légitimité en tant qu’intervenant, « avoir des recettes » en termes de médiation et d’animation. 

 

Des cas pratiques pour s’adapter à son public

Mon rôle a d’abord consisté à faire mesurer l’importance de bien cerner le contexte de toute intervention. En particulier identifier à qui l’on s’adresse, quel est son profil, son référentiel.

Pour cela, rien de tel qu’une mise en situation : comment présenteriez-vous votre instrument à une classe de maternelle ? A des familles lors d’une journée portes ouvertes ? A des adultes handicapés mentaux ? Quelques minutes de préparation en binôme, on se remue les méninges, on s’amuse puis on présente sa séquence aux collègues qui livreront leurs impressions dans un esprit constructif et bienveillant. 

 

Comment mieux communiquer avec son auditoire ?

L’après-midi, des jeux de regard et de prise de parole révèlent que l’aisance à l’oral n’est pas aussi évidente que celle à jouer de son instrument. Mais ce qui compte, comme l’affirme un des musiciens, c’est d’être authentique.

Cela résonne avec la célèbre pensée de Jean Jaurès : « On n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir : on n’enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est.”

 

Ouvrir le champ des possibles

A partir des expériences de chacun, nous listons une infinité de modes d’intervention, selon les objectifs que l’on se donne vis-à-vis de nos interlocuteurs : raconter, interroger, faire chanter, faire composer, montrer, etc.

Les angles d’approches et les formats aussi peuvent stimuler notre créativité. Mener une enquête policière, remonter le fil de la fabrication de notre instrument, reconstituer une scène de la vie du compositeur, etc.

 

A l’heure du bilan

Sept heures pour former à la « conception et la réalisation d’actions de sensibilisation »,  ça passe très vite. Déjà sonne l’heure du bilan.

Cette formation est indispensable, pour s’améliorer dans le contexte d’actions pédagogiques ou de sensibilisation à un public particulier” notera l’une des musiciennes de l’Orchestre national de Lille.

“Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde pendant toute cette journée” lirai-je encore parmi les évaluations. 

Pour ma part, l’objectif est atteint si chaque participant sort de cette formation convaincu que soigner et renouveler les formes de rencontre avec le public est une source d’enrichissement mutuel.

Le débriefing avec l’équipe pédagogique, la responsable des ressources humaines, puis avec Philippe Fanjas, directeur de l’AFO, confirmera la nécessité de proposer cette journée de formation à d’autres musiciens de l’Orchestre lillois. 

Et de monter un volet 2 pour approfondir l’expérimentation d’outils de médiation

 

A suivre !

AFO

Camille Villanove

Musicologue-médiatrice de la musique