Pour une meilleure reconnaissance du métier
Publié par Camille Villanove le
Pour une meilleure reconnaissance des médiateurs et médiatrices de la musique
Agir avec les réseaux professionnels
Depuis huit ans que je travaille à mon compte, j’adhère à plusieurs réseaux professionnels pour élargir ma vision de l’action culturelle et nourrir ma pratique. Parmi les problématiques qui y sont abordées, deux m’intéressent particulièrement : la formation des intervenants regroupés sous le nom de médiateurs et leur cadre d’emploi. En m’impliquant dans ces groupes de travail, je mesure combien mon témoignage de terrain, en tant que médiatrice free-lance, peut apporter sa pierre à l’édifice.
Les réseaux avec lesquels je travaille
En France
L’association Cultures du cœur
L’association Cultures du cœur agit pour l’inclusion sociale des personnes démunies en favorisant leur accès aux pratiques culturelles, sportives et de loisirs. Elle anime un écosystème solidaire de près de 10 000 partenaires coordonné par 50 antennes territoriales.
La structure nationale effectue un travail de veille autour des questions de médiation dans le champ social. Elle forme les travailleurs sociaux, les collectivités locales et les partenaires culturels et initie des projets innovants expérimentaux à essaimer.
La Maison de la musique contemporaine
La Maison de la musique contemporaine possède un Pôle médiation et développement des publics. Le chef de ce Pôle, Simon Bernard, anime un « groupe médiation » où se rencontrent des acteurs et des actrices de nombreuses structures. Certaines sont dédiées à la musique contemporaine (les Percussions de Strasbourg, le Festival Musica, les Centres nationaux de création musicale Césaré et La Muse en circuit), tandis que d’autres promeuvent d’autres répertoires (le Centre de musique baroque de Versailles, l’Orchestre national de jazz ou encore la Cité de la Voix).
L’Association française des Orchestres
L’Association française des Orchestres est à la tête d’un réseau de 44 orchestres professionnels. Elle a pour mission la valorisation et la promotion des musiques de patrimoine et de création ainsi que ses interprètes, comme relevant du service public de la culture, au service de l’intérêt général.
A l’issue du 5e Forum des orchestres, en novembre 2023, l’AFO a émis un document stratégique intitulé « Orchestres 2030 ». Parmi les 23 propositions énoncées, cinq concernent la transmission et impliquent l’engagement à long terme de médiateurs et médiatrices.
En novembre 2023, à Ris-Orangis, j’ai ainsi eu la chance de participer au Forum « Les Vertus de la musique – Musique et Cerveau » organisé par Cultures du cœur Essonne. Ce rendez-vous fut l’occasion de questionner et d’enrichir ma pratique professionnelle. J’ai pu découvrir une soixantaine d’acteurs sociaux, médico-sociaux, éducatifs et culturels de mon territoire et envisager des collaborations avec certains.
A l'échelle internationale
L’Étude partenariale sur les médiation de la musique
Il s’agit d’une équipe internationale de professionnel∙les de la culture, de chercheur.∙es, de professeur.∙es et d’étudiant.∙es. Ensemble, nous travaillons à intégrer la médiation de la musique dans le milieu professionnel et dans l’enseignement supérieur. Nous construisons des activités de médiation et travaillent à améliorer les pratiques.
RESEO, Réseau européen de sensibilisation à l'opéra, la musique et la danse
Il est LE réseau pour l’éducation artistique et culturelle et l’apprentissage créatif à travers l’opéra, la musique et la danse. Il rassemble des organisations venues d’Europe et d’ailleurs pour expérimenter de nouveaux concepts, échanger et collaborer sur des initiatives communes. Être une voix collective pour le secteur est l’un de ses principaux objectifs.
De mon point de vue de collaboratrice extérieure, j’observe, j’interroge, je fais des liens, je rapporte. Alors que dans l’agenda à 100 à l’heure d’un service d’action éducatif ou d’action culturelle, cette prise de recul est rare, la plupart du temps. La confrontation des points de vue est passionnante. J’y apprends toujours beaucoup.
Réseau de médiateurs culturels ou de médiateurs de la musique ?
Contrairement au Québec où il existe un Regroupement des médiateurs de la culture, en France, les médiateurs de la musique, des musées, ou du cinéma ne se sont pas fédérés dans institution commune.
Les axes de travail en cours
Analyser les cursus de formation
Avec l’EPMM, je collabore à un groupe de travail sur l’analyse des cursus de formation. J’y côtoie notamment un professeur de l’Université de Vienne, un chanteur médiateur québécois, une pédagogue belge.
Nous avons présenté trois axes de travail pour la période 2025-2032, dans le cadre d’une importante demande de subvention de l’EPMM auprès du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH), organisme fédéral qui soutient la recherche et la formation en sciences humaines au Canada. Il s’agira de recenser les formations en médiation de la musique dans nos pays puis d’analyser ces cursus pour en dégager les forces et les lacunes possibles. Mon activité de formatrice en médiation se déploie depuis huit ans auprès de différentes institutions (université, conservatoire, structure de diffusion musicale, Éducation nationale). Et à destination d’étudiants en formation initiale, de professionnels en début de carrière comme d’adultes parfois en reconversion. Ce sont autant de postes d’observation des besoins et des profils des acteurs de la médiation en France.
Vers la création d'un réseau national des professionnels de la médiation dans le secteur musical
Avec le Groupe médiation de la Maison de la musique contemporaine, nous envisageons de constituer un réseau national des professionnels de la médiation dans le secteur musical. Il s’agit d’un des fruits des Rencontres professionnelles de la médiation et des actions culturelles auxquelles j’ai pris part en juillet 2023 à Reims. Cette résolution a pour ambition d’être adressée aux directions et aux tutelles en vue d’améliorer les activités de médiation et leur organisation. La réflexion portait sur
– l’articulation entre les actions de médiation et le projet artistique en lui-même,
– la valorisation de l’action culturelle au sein des orchestres, des ensembles, des lieux de diffusion,
– l’amélioration des dispositifs et des outils.
J’étais la seule médiatrice indépendante, aux côtés de responsables de services dont certaines m’ont déjà sollicitée pour des missions ponctuelles.
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