Qu’est-ce que cette écoute a éveillé en vous ?
Publié par Camille Villanove le
Qu’est-ce que cette écoute a éveillé en vous ?
Florilège de propos recueillis lors de mes interventions
C’est plus fort que moi. Que je m’adresse à 10 ou à 500 personnes, à des enfants de six ans ou à des professionnels, il y a toujours un moment où je demande au public ce que lui évoque l’objet musical que nous sommes en train de partager. C’est le cœur de mon rapport à la médiation de la musique : susciter une expression personnelle. Maladroite, modeste, fantasque, poétique, brève ou développée, la parole de l’auditeur, de l’auditrice est sacrée. Sacrée pour lui ou elle, sacrée pour le groupe, sacrée pour moi. C’est mon trésor, ma récolte. En voici un florilège, pour fêter le 10ème numéro de ma Lettre d’information « Musique à tous les étages ».
“C’est comme si la musique n’arrivait pas à s’arrêter.”
Un enfant en CE2 à l’école Robespierre, après l’écoute du Finale du Quintette à deux violoncelles D. 956 de Schubert. Lors de la préparation au concert du Quatuor Voce avec Antoine Landowski produit par Les 3 Saisons de La Plaine à Saint-Denis en mai 2022.
“Il ne faut pas chercher à reconnaître la musique mais à connaître (dans un esprit d’ouverture).”
Le chef d’orchestre Enrique Mazzola interviewé lors d’une rencontre publique avant un concert de l’Orchestre national-d’Île-de-France à la Philharmonie de Paris en 2016.
“J'étais à moins de deux mètres d’Anna, la violoncelliste. J’apprécie toujours d’être proche des instruments, j’essaie de me faufiler. On fait corps avec la musique, on est projeté, comme si nous-même étions en train de faire de la musique.”
Michèle après un concert du duo Fortecello chez une habitante, produit par l'association Pour que l'Esprit vive dans le cadre de Hors Saison Musicale à Saint-Benoît-du-Sault en mars 2022.
“Je repars avec l’envie de remettre plus de moments d’écoute et de marche dans ma vie, alors que les choses vont dans tous les sens.”
Une participante adulte, à l’issu d’un Bain de forêt musical organisé par la Communauté d'agglomération Val d’Yerres-Val de Seine et le Festival des forêts dans la forêt de Sénart, avec Cécile Brassac, alto et Cécile Chevalier, flûte traversière, en juin 2023.
“Moi, j’ai aimé quand c’était dangereux.”
Un enfant en CM1 à l’école Niki de Saint-Phalle, à l’écoute du Presto de la Sonate op. 27 n° 2 “ Clair de lune” de Beethoven. Lors de la préparation au récital du pianiste Nathanaël Gouin produit par l'association Les 3 Saisons de La Plaine à Saint-Denis en mars 2020.
“Ce que je retiens de la journée, c’est que si nous prenons du plaisir à animer l’atelier, c’est gagné. Toujours se demander si l’on serait heureux d’y participer. “
Une participante adulte, au cours de la formation “Concevoir des interventions d’action culturelle et de médiation” organisée par la Philharmonie de Paris en mai 2023.
“J’ai senti que la Sonate au Clair de lune, cette musique qui plane, qui est intemporelle, contient un message particulier. Qu’elle pouvait revêtir plein de caractères et de paysages différents pour ces enfants, au delà de son titre. C’était très fort pour moi. Et d’entendre ces enfants qui font le silence.”
Le pianiste Nathanaël Gouin après son récital à l’Eglise Saint-Paul de La Plaine produit par l'association Les 3 Saisons de La Plaine à Saint-Denis en mars 2020.
“J’ai été gênée par le contraste à la fin. J’ai l’impression qu’il y avait tant d’instruments qu’on est un peu saoulé ; ça écrase l'enroulement de la valse. On n’arrive plus à discerner quoi que ce soit. Alors qu’au départ, je trouvais que c'était très beau parce qu'il y avait des notes détachées qui faisaient apparaître des images. A la fin, j’étais comme dans un syphon.”
Fabienne, à propos de la Valse « Roses du Sud » de Johann Strauss. Dans le cadre d’un atelier d’écoute organisé en ligne par l’association Venez et voyez en décembre 2020.
“Selon moi, vous êtes plus qu’un compositeur. Vous êtes un artiste ayant le talent de mille compositeurs banals. Je trouve que vos Nuits d’été étaient une très bonne idée. (…) Vous êtes une personnalité très imposante pour le monde d’aujourd’hui. La preuve, il y a un lycée qui porte votre nom. Ce n’est pas rien.”
Lettre imaginaire du chef d’orchestre François Habeneck à Hector Berlioz, rédigée par Merlin, élève de Seconde.
Dans le cadre d’un atelier de création (vidéo et album illustré) au Lycée Berlioz, Vincennes, avec l’Orchestre national d’Île-de-France à la Philharmonie de Paris, en 2018.
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