S’émerveiller et prendre du bon temps en famille
S’émerveiller et prendre du bon temps en famille
Un panel d’activités fédératrices
En février, avec l’Orchestre symphonique de l’Aube, nous avons joué L’histoire de Babar. J’en étais la récitante et avait conçu la mise en espace. Je n’oublierai pas l’image de ce doudou déposé par un petit spectateur du premier rang sur la scène de l’auditorium de Troyes. A hauteur de doudou, il s’approchait des violonistes. Tandis qu’à hauteur d’enfant, de leur enfant, les parents écoutaient l’orchestre.
Inviter les familles à partager un tel moment d’évasion et de plaisir, c’est ce que je vise à travers mes spectacles, l’Enquête Mozart et les Bains de forêts musicaux.
En 2019, l’Association française des Orchestres et La Lettre du musicien m’ont chacune commandé une interview de Sophie Marinopoulos. Cette psychologue et psychanalyste, experte de l’enfance et de la famille, venait de rédiger un rapport ministériel intitulé « Promouvoir et pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant de la naissance à trois ans dans le lien à son parent. Une stratégie nationale pour la santé culturelle ». Sagesse, vision, pragmatisme, son propos a profondément nourri ma pratique de médiatrice. Aujourd’hui encore, je m’appuie dessus dans les formations que je donne.
Que dit Sophie Marinopoulos ?
« Les relations parent-enfant sont vite affectées par notre modernité. Quelque chose se perd de la capacité à être ensemble. (…) C’est la culture qui va nous sauver. Une culture du ralentissement et de l’émerveillement. » Elle poursuit : « Je préconise que la culture soit au cœur de l’accompagnement du lien parent-enfant dans un esprit de prévention, en lien avec le secteur du social, de la santé, de la famille, de l’éducation et de l’écologie. »
Source : La Lettre du musicien, 27/11/2019.
Ce qui s’applique aux tout-petits me semble valable au delà de l’entrée en maternelle. Nous, acteurs et actrices culturel∙les, devons offrir les conditions d’un partage entre générations, dont l’œuvre d’art et la création artistique soient les vecteurs. C’est dans ce but que je développe un panel d’activités à partager en famille.
Par le biais de la narration, par l’incarnation de personnages, aux côtés d’un pianiste ou d’un orchestre, j’aime entraîner l’auditoire vers un niveau d’attention tel que le moindre crescendo devienne partie prenante de l’histoire. On croque le récit en se laissant pénétrer par la musique.
J’ai conçu les Bains de forêt musicaux en famille en étroite association avec le Festival des forêts. Leur promesse ?Vivre un moment en famille où l’on soit vraiment ensemble au milieu de la forêt, amener les enfants et les adolescents à une écoute qualitative de la musique interprétée devant eux, observer la nature et jouer avec elle, comme avec une amie.
Cette activité réunit enfants et adultes dans un parcours d’énigmes à résoudre. Ceux qui nous guident, ce sont Mozart, sa grande sœur, sa mère et son père découvrant Paris et sa communauté musicale dans les années 1760 -1770. En une heure et demie de visite à travers les rues, les jardins et les hôtels particuliers du Marais, au tempo des plus jeunes, on écoute, on lit, on scrute, on s’entraide, on s’étonne, on s’émerveille.
Avec ses grands-parents, avec sa marraine, à deux familles amies, cette Enquête, de même que les Bains de forêt musicaux ou les spectacles font passer un bon moment à chacun, quel que soit son âge. Enfants, ados et adultes poursuivent un but commun. Connectés à leur intériorité, chacun n’a qu’à se laisser porter par la médiatrice et par les musiciens.
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